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Les Enigmes Matsumoto

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Univers de Matsumoto -> Les Enigmes de Matsumoto, Part II.

Les Enigmes de Leiji Matsumoto
par Captain Harlock

I - Harlock, les origines.
II - Harlock, à travers les âges.
III - Albator 78, une naissance mouvementée.
IV - Tochirô, une projection de Matsumoto dans son univers.


Harlock à travers les âges !

Le film

Le film l’Atlantis de ma jeunesse (Waga seishun no Arcadia) fut produit en 1982 pour célèbrer le vingtième anniversaire de l’agence publicitaire Tokyu Agency. La narration de Phantom F. Harlock I que l’on peut entendre en début de film fut confiée à Yujiro Ishihara, légendaire vedette de films de yakuza et frère de Shintaro Ishihara, écrivain à succès et homme politique ultranationaliste controversé (devenu également maire de Tokyo). Ce fut la première et la dernière participation de Yujiro à un dessin animé ; une participation de seulement 5 minutes et pour laquelle il toucha officiellement un cachet de 10 millions de Yen. Le film se révèle être toutefois la plus mauvaise recette pour un film de Leiji Matsumoto, avec seulement 640 millions de yen.
Trois mois après la sortie du film dans les salles débute la série télévisée Waga seishun no Arcadia – Mugenkidô SSX (l’Atlantis de ma jeunesse – SSX Orbite Infinie) qui reprend le déroulement de l’histoire exactement au moment où le film se termine. On retrouve au staff le réalisateur Tomoharu Katsumata qui est un vétéran des séries de robots de la Toei Animation (Mazinger Z, Getter Robo, UFO Robo Grendizer) et en directeur de l’animation, le génial Kazuo Komatsubara.

Arcadia of my Youth


Une multitude d’histoires.

Le scénario du film l’Atlantis de ma jeunesse est en réalité le regroupement de plusieurs petites histoires réalisées par Matsumoto à divers moment de sa carrière et jamais mises en rapport les unes avec les autres. Le véritable prototype de Phantom F. Harlock II, l’ancêtre allemand du Captain Harlock, apparaît déjà en 1969 dans Pilot 262. Son nom est Walter Von Harlock, il a un grade de major et pilote le bimoteur à réaction Messerschmitt Me 262 durant les derniers jours de la Seconde Guerre Mondiale. Dans le film l’Atlantis de ma jeunesse, Phantom F. Harlock II pilote toujours un Messerschmitt, mais cette fois il s’agit du plus traditionnel Bf109, l’hommage aux avions à réaction allemands restant plus précisément dans la séquence d'un Messerschmitt Komet qui se précipite au loin. De même que Walter Von Harlock, le personnage Zehadler, descendant d’une famille de brigands bavarois, s’est spécialisé durant la Seconde Guerre Mondiale dans les attaques nocturnes avec son Stuka. Protagoniste de la courte histoire Yoru no Stuka (un Stuka dans la nuit), Zehadler arbore la cicatrice typique de la famille Harlock. Dans Stanley no Majo (la sorcière de Stanley) , histoire de 1973, c'est au tour de Phantom F. Harlock, l’explorateur, d'affronter la chaîne de montagne de Owen Stanley, en Nouvelle Guinée, à bord de son biplan. Cette histoire est à l'origine du prologue du film. La version animée a voulu ajouter de la dramatique en présentant au public un Harlock I plus âgé mais la bande dessinée montre qu'en réalité il est beaucoup plus jeune que ce qu'il n'y parait.

La rencontre entre Harlock et Tochirô est décrite dans Fumetsu no Arcadia (l’indestructible Arcadia) sorti en 1976, et dont l’histoire se déroule à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Phantom F. Harlock II, pilote allemand, rencontre un ingénieur japonais qui a le faciès de Tochiro mais qui s’appelle Hajime Daiba. L’histoire est similaire à celle que l’on voit dans le film, mais après avoir mis Tochiro en sécurité en le déposant en Suisse, Harlock est abattu par la résistance française et perd totalement la vue. Plusieurs années après, le fils de Hajime va trouver le vieil Harlock, en lui portant le viseur Revi C/12CD, symbole d’un vieux lien d’amitié. Après la sortie du film , la bande dessinée fut rééditée sous le titre l’Atlantis de ma jeunesse.

Deux Arcadia.

Le premier amour ne s’oublie jamais. Pour de nombreux fans, le véritable Arcadia est le vaisseau spatial bleu que l’on voit dans la première série. Cependant, cette version de l’Arcadia ne fait son apparition que dans cette série tandis qu'à partir d’autres apparitions successives va s’imposer le nouveau design avec une couleur militaire, trois tourelles de canons à la place de deux, des ailes plus courtes et une proue plus allongée où l’on peut voir un gros crâne en relief. Les raisons officielles de ce changement s’expliquent par la nécessité d’augmenter l’impact visuel du vaisseau spatial sur le grand public à l’occasion de Galaxy Express 999 (1979), film qui signe les débuts du nouvel Arcadia. D'ailleurs, le film Waga seishun no Arcadia prend ses distances avec la première série ; si l’Arcadia bleu a été construit par Tochiro sur la planète Heavy Melder, l’Arcadia vert est assemblé directement sous le quartier général des humanoïdes, sur Terre.

Il est intéressant de rappeler que l’Arcadia n’est pas le premier vaisseau que Leiji Matsumoto donne à son personnage. A partir de la courte histoire Daikaizoku Harlock (le grand pirate Harlock, 1970) et jusqu’à 1977, année au cours de laquelle Matsumoto désigne l’histoire dont sera tirée la première série animée, le vaisseau officiel du pirate de l’espace est en fait l’Ombre de la Mort (Death Shadow en original) qui apparaît au début du film de 1982. Le Death Shadow est aussi le protagoniste d’une histoire de 1975, intitulée Uchu senkan Death Shadow (Death Shadow, cuirassé spatial) qui anticipe beaucoup de thèmes de l’histoire de 1977. Dans ce manga, Harlock et son vaisseau noir, l’Ombre de la Mort (lequel, contrairement au film, arbore les célèbres armoiries pirates des harlock) protégent la Terre d’une race extraterrestre entièrement féminine. La Terre est une planète mourante et Harlock fini par décider que le futur des survivants , quasiment tous de sexe masculin, est lié à la possibilité de repeupler la planète grâce à cette race d’extraterrestres envahisseurs. Harlock fera débarquer par la suite l’équipage entier sur Terre ; il poursuivra seul son infini voyage dans l’espace, à bord de son vaisseau où se trouve dorénavant l’âme de la femme qu’il a aimé (il ne s’agit pas de tochiro bien évidemment !)

Harlock l'allemand.

L’ancêtre du Captain Harlock ; le pirate de l’espace qui se bat sous la bannière de la liberté et qui défend l’humanité entière, était un pilote de la Lutwaffe. La bibliographie de Leiji Matsumoto foisonne de pilote allemands et abonde d'histoires dont les trames principales se jouent sur fond de Seconde Guerre Mondiale, avec des titres tels que le Tigre du Reno et le Chevalier noir de Berlin. Dans une entrevue accordée à la revue My Anime en 1982, Matsumoto explique en riant qu’une exposition excessive aux films de guerre américains ont suscité chez lui une réaction vis à vis des américains toujours victorieux dans leurs batailles. En fait, le roman japonais a une longue tradition de perdants trahis par les circonstances mais invaincus dans l’orgueil. Harlock est placé malgré lui dans un système au bord de la défaite et il combat avec un esprit chevaleresque pour son propre orgueil personnel, en envisageant la défaite de ce même système dans lequel il ne se reconnaît pas nécessairement. Matsumoto ajoute d'autre part, que dans son imaginaire, Harlock a les caractéristiques d'un chevalier allemand, de rang noble mais individualiste jusqu'à être considéré hors la loi, tels les ronin du japon traditionnel, héros solitaire, en dehors du système. Toutefois, il apparaît évident qu'au travers de la lignée des Harlock, Matsumoto a idéalisé le Japon des années 40 face au colosse américain dans une guerre perdue d'avance (pour ne pas parler de l'occupation qui s'en est suivie et du gouvernement collaborateur. Dans le film Waga seishun no Arcadia, le premier ministre de la Terre a pour nom original Traitor, en français Traitre) et non pas l'image du père (pilote de l'armée impériale) dont on retrouve directement le reflet dans la figure de Phantom F. Harlock.



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