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Les Enigmes Matsumoto

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Univers de Matsumoto -> Les Enigmes de Matsumoto, Part III.

Les Enigmes de Leiji Matsumoto
par Captain Harlock

I - Harlock, les origines.
II - Harlock, à travers les âges.
III - Albator 78, une naissance mouvementée.
IV - Tochirô, une projection de Matsumoto dans son univers.


III - Albator 78, une naissance mouvementée

La passion de l'animation

Connu au Japon comme à l'étranger en tant que dessinateur de manga, Leiji Matsumoto est en réalité passionné d'animation depuis sa plus tendre enfance, si bien qu'il essaya de se construire chez lui une caméra multiplan en la copiant à partir de quelques photos trouvées dans une revue. Le rêve d'entrer dans le monde de l'animation se concrétise en 1974 quand on vient lui demander de participer à la série Space Cruisader Yamato. L'adaptation en bande dessinée de la série n'est seulement sortie qu'en 1975 et contenait toutes les idées qui n'avaient pas été trouvées avant pour la série animée, comme par exemple l'apparition de Mamoru Kodai, véritable réplique d'Harlock. Ce dernier est assurément le plus vieux personnage de Leiji Matsumoto. Qu'il s'agisse d'un pirate, d'un pilote allemand, d'un dictateur spatial ou d'un machiniste extrêmement myope (Kingan Jinrui Shishu, Recueil de poésie sur les hommes myopes, 1973) ou qu'il s'agisse du pirate de l'espace que tout le monde connaît aujourd'hui sous le même aspect, ce personnage peut être retrouvé quasiment n'importe où dans l'œuvre de Matsumoto. Mais en 1976, le mangaka décide de franchir le pas et rédige le scénario pour une série de dessins animés entièrement dédiée à un Harlock pirate de l'espace, à laquelle il mariera une bande dessinée.

Le projet Harlock

Dans la présentation de son projet, Matsumoto se presse de souligner comment l'animation est désormais arrivée à saturation à cause de l'exténuante répétition des séries de robots, toutes égales à elles même et de médiocre qualité. Passionné de marine et d'aviation et fort du succès obtenu par la série de science fiction Yamato, qui avait un vaisseau spatial et non un robot comme protagoniste, Matsumoto mise tout sur la fascination qu'exercera un nouveau vaisseau spatial, un galion qui sillonnera l'espace : l'Arcadia. (l'ironie du sort fit que le premier projet transposé en animation fût effectivement une série de robots, Danguard A). Quoi qu'il en soit, cette première version de Captain Harlock présente de légères différences avec la version animée connue de tout le monde. Les mazones : arrivées sur la Terre il y a environ 2 millions d'années, elles transplantent sur la planète leur lignée d'humanoïdes vénusiennes. Les être humains sont élevés comme force de travail et pour la nourriture. En effet dans cette première mouture, les aliens se nourrissent d'êtres humains. Une fois l'opération de pollinisation de la Terre terminée, les mazones retournent sur leur planète laissant derrière elles d'évidents signes de leur passage : les tracés de Nazca, les pyramides égyptiennes, les légendes de Mû et de l'Atlantide. Dans le triangle des Bermudes, elles installent un radio-phare qui les guidera vers leur vieille colonie et leur permettra d'avoir accès parallèlement à des nutriments et de nouveaux espaces vitaux. La reine Lafresha : décrite douce comme une mère dans les relations qu'elle entretient avec son peuple, elle sera contrainte d'accomplir des actes cruels pour la survie de sa race. Captain Harlock : le projet rédigé par Leiji Matsumoto révèle , sans trop de précision, la situation du célèbre pirate de l'espace : environ 28 ans. Il est représenté dans une curieuse combinaison pourvue de cornes. Docteur Zero : il exhibe une barbe manifeste qui le fait ressembler au personnage de Maji. Kei Yuki : 16 ans, fille d'un fameux entomologiste, elle est l'unique survivante des passagers d'un cargo attaqué par les mazones et a été sauvée par Harlock. Robot : Dans ce Captain Harlock, le pirate balafré se fait accompagner de deux robots qui ont un rôle comique : Wah Wah, analyseur automate qui parle un dialecte du Kyushu et Yah Yah, robot réparateur au fort accent du Kansai. Ces deux robots se combinent pour former un robot de combat appelé Mekapanzer, jeu de mot intraductible entre l'allemand Panzer et l'anglais Pants, ou bien un caleçon " géant ", car dans un certain ordre de rangement le bassin d'un des robots vient constituer le visage de Mekapanzer. Date : l'histoire se déroule en l'an 2976, soit environ 1000 ans dans le futur, respectant ainsi la date de cette version du projet (1976). La version définitive qui verra le jour seulement en 1977 sous la forme d'une bande dessinée maintiendra la distance de 1000 ans dans le futur. L'histoire se déroulera donc finalement en 2977 et cette date sera également maintenue dans la série télévisée. Episodes : le synopsis des premiers épisodes révèle un fil conducteur très peu différent de la version définitive. Le premier épisode fait référence à la mort du professeur Daïba tandis que l'épisode suivant devait traiter du sauvetage de Kei Yuki, avec des situations qui rappellent plus l'épisode 4 de Mugenkidô SSX que la version définitive de la première série TV.

L'émergence du projet de Matsumoto

Le projet de Captain Harlock que Leiji Matsumoto porte aux maisons de production en 1976 est extrêmement détaillé, aussi bien dans les textes que dans la présentation graphique. Toutefois, malgré une grande force créative, le projet subit un net refus. Le contrecoup est tellement rude qu'il pousse Matsumoto à entreprendre un voyage à l'étranger qui l'emmènera en Afrique et en Inde mais pas seulement. Déçu de cet insuccès, il fait cadeaux à des fans venus le voir dans son studio de feuilles de papier qu'il considère désormais sans valeur. Pourtant, il se rend rapidement compte qu'à cause de sa frustration due à ce refus d'adaptation, son projet est désormais en circulation et qu'il pourrait être copié par n'importe qui. En tout hâte, il décide de publier la version papier grâce à une providentielle sollicitation de la maison d'édition Akita Shoten pour une nouvelle publication à venir. En janvier 1977, Captain Harlock devient ainsi une bande dessinée sur l'hebdomadaire Play Comic, suivi quelques jours après par Galaxy Express 999 sur l'hebdomadaire Shonen King (éditeur Shonen Gahosha), autre titre initialement conçu pour être une série animée mais qui a été refusé par les maisons de production. Sauf qu'avec l'inattendu succès du film de Yamato, sorti dans les salles en août 1977 et devenu en très peu de temps un véritable phénomène de société, le nom de Leiji Matsumoto commence à être pris en considération dans les plus hautes sphères de la Toei Animation, lui ouvrant ainsi les portes à la réalisation des séries animées de Captain Harlock (mars 1978) et galaxy Express 999 (septembre de la même année). Paradoxalement, le même Leiji Matsumoto soutient que sans les expériences vécues au cours du voyage qu'il a entrepris suite à la désillusion provoquée par le refus catégorique de son projet Harlock, il n'aurait jamais pu réaliser Galaxy Express 999.

Comme Han Solo !

Plusieurs années après, dans une interview accordée à l'occasion des éditions japonaises des films de Galaxy Express 999 en laser disc, Matsumoto déclarera qu'à la sortie de Star Wars, il ne réussit pas à en croire ses yeux. Dans un livre dédié à la production artistique du film (ce qu'on appelle aujourd'hui le making off), il aurait en effet reconnu dans les esquisses réalisées pour la princesse Leïla le même habit, identique en tout point, qu'il avait dessiné pour Kei Yuki tandis que le design préliminaire de Han Solo, à partir de l'étui du pistolet typique du Far West, avait tout de son Harlock. Encore aujourd'hui, Leiji Matsumoto reste convaincu que son projet pour Captain Harlock, refusé par les maisons de production et offert avec légèreté à un fan, a fini par traverser le Pacifique pour atterrir dans les mains du staff de la Guerre des Etoiles et a été utilisé comme référence pour le design du célèbre film de Georges Lucas.



A vous de juger !



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